Silence on viole, l'exposition

Dessin de Marc Gérenton

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Animation de Marc Gérenton sur un texte écrit et dit par Jessica Roumeur

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PAS DES VICTIMES MAIS DES PUTAINS DES PUTAINS DES PUTAINS DES PUTAINS ET DES PUTAINS DE SALOPES DES PUTAINS DE SALOPES D’ALLUMEUSES DES PUTAINS DE SALOPES D’ALLUMEUSES EN STRING DES PUTAINS DE SALOPES D’ALLUMEUSES EN STRING LÉOPARD DES PUTAINS DE SALOPES D’ALLUMEUSES EN STRING LÉOPARD QUI TE PROVOQUENT DU REGARD DES PUTAINS DE SALOPES D’ALLUMEUSES EN STRING LÉOPARD QUI TE PROVOQUENT DU REGARD QUI TE DISENT NON DES PUTAINS DE SALOPES D’ALLUMEUSES EN STRING LÉOPARD QUI TE PROVOQUENT DU REGARD QUI TE DISENT NON MAIS QUI PENSENT OUI DES PUTAINS DE SALOPES D’ALLUMEUSES EN STRING LÉOPARD QUI TE PROVOQUENT DU REGARD QUI TE DISENT NON MAIS QUI PENSENT OUI ET QUI PLEURENT QUAND TU LES PRENDS DES PUTAINS DE SALOPES D’ALLUMEUSES EN STRING LÉOPARD QUI TE PROVOQUENT DU REGARD QUI TE DISENT NON MAIS QUI PENSENT OUI ET QUI PLEURENT QUAND TU LES PRENDS QUAND TU LEUR RENTRES DEDANS DES PUTAINS DE SALOPES D’ALLUMEUSES EN STRING LÉOPARD QUI TE PROVOQUENT DU REGARD QUI TE DISENT NON MAIS QUI PENSENT OUI ET QUI PLEURENT QUAND TU LES PRENDS QUAND TU LEUR RENTRES DEDANS CELLES QUI TE DISENT D’ARRÊTER DES PUTAINS DE SALOPES D’ALLUMEUSES EN STRING LÉOPARD QUI TE PROVOQUENT DU REGARD QUI TE DISENT NON MAIS QUI PENSENT OUI ET QUI PLEURENT QUAND TU LES PRENDS QUAND TU LEUR RENTRES DEDANS CELLES QUI TE DISENT D’ARRÊTER QUAND ELLES T’ONT BIEN ALLUMÉ DES PUTAINS DE SALOPES D’ALLUMEUSES EN STRING LÉOPARD QUI TE PROVOQUENT DU REGARD QUI TE DISENT NON MAIS QUI PENSENT OUI ET QUI PLEURENT QUAND TU LES PRENDS QUAND TU LEUR RENTRES DEDANS CELLES QUI TE DISENT D’ARRÊTER DES PUTAINS DE SALOPES D’ALLUMEUSES EN STRING LÉOPARD QUI TE PROVOQUENT DU REGARD QUI TE DISENT NON MAIS QUI PENSENT OUI ET QUI PLEURENT QUAND TU LES PRENDS QUAND TU LEUR RENTRES DEDANS DES PUTAINS DE SALOPES D’ALLUMEUSES EN STRING LÉOPARD QUI TE PROVOQUENT DU REGARD QUI TE DISENT NON MAIS QUI PENSENT OUI ET QUI PLEURENT QUAND TU LES PRENDS DES PUTAINS DE SALOPES D’ALLUMEUSES EN STRING LÉOPARD QUI TE PROVOQUENT DU REGARD QUI TE DISENT NON MAIS QUI PENSENT OUI DES PUTAINS DE SALOPES D’ALLUMEUSES EN STRING LÉOPARD QUI TE PROVOQUENT DU REGARD QUI TE DISENT NON DES PUTAINS DE SALOPES D’ALLUMEUSES EN STRING LÉOPARD QUI TE PROVOQUENT DU REGARD DES PUTAINS DE SALOPES D’ALLUMEUSES EN STRING LÉOPARD DES PUTAINS DE SALOPES D’ALLUMEUSES EN STRING DES PUTAINS DE SALOPES D’ALLUMEUSES DES PUTAINS DE SALOPES DES PUTAINS DES PUTAINS DES PUTAINS ET DES PUTAINS DE VICTIMES

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Il faut dire que les filles sont des poupées désarticulées qui balancent leurs hanches à la proue du plaisir. Sous la muqueuse des collants, dans les bottines en cuir de sexe, vos jambes sont des ciseaux taillant dans le désir...

Et voilà l’instinct mauvais qui crépite, l’envie d’aller traîner sa haine le long d’une cuisse... Surtout, ne dites rien ! Ouvrez la nuit, à coups de dents, que le règne animal y plante son décor et son rut, au son des fanfares utérines.

Il faut dire que les femmes portent en elles le fleuve de notre mort. Leurs mots saignent, pour mieux nous attendrir. Une fois dans leurs filets, elles nous transforment en éponges, nous désossent, et pissent à l’aveuglette sur nos alvéoles livides.

Jouir, avant qu’il ne soit trop tard. Forcer la main des ténèbres aux longs cils. Cracher sa force là où se mâchent et s’éparpillent nos masques virils.

Piller les fruits des femmes cathédrales bondées d’orgues liquides et de messes gynécrologiques.

Il faut dire que les femelles sont des cibles qui vous regardent au fond du trou. On n’aime pas ça, nous, les braqueurs de vagins... O violeur ! Donnez-nous des liasses d’orgasmes et nous déposeront les larmes du crimeau pied de vos coffres-forts.

Dessins et texte de Delphine Constant

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Planche extraite de la BD On aurait pu jouer aux légos de Coca

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Variations-culpabilisation 1

Mais quelle salope celle-là ! Salope va ! Espèce de salope !

Non mais quelle saloooope ! SalOOOOOpe ! Grosse salope !

SA-LO-PE ! Regardez-moi cette salope là ! …

Variations-culpabilisation 2

Mais t’as pas honte non ? Quelle honte !

Non mais t’as pas honte là ?

Ho! C’est une hOOnte ! Une hooOOoonte ! UneuhOOnte !

J’aurais honte moi à ta place ! Han c’est honteux…

HON-TEUX !!

Non mais quelle honte !...

Variations-culpabilisation 3

Regardez-moi ce string… elle porte un string !

Je rêve où c’est un string qu’elle porte là?

UN STRING ! Ben voyons ! Faut pas s’étonner…

Un string ! Alors là… avec son string…

Elle l’a bien cherché… avec son string… UN STRIIING !!!!

Et puis quoi encore ?!!

Non mais un string, franchement… faut pas pleurer… UUUN STRIIIING !..........

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Dessins de Marion Viot

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«Toi, il va t’arriver des bricoles »

Des bricoles ??? Des bricoles ???

Mais putain c’est toi ma bricole !

C’est toi ma putain de bricole connard !

Ma bricole c’est toi espèce de putain de connard !

Ton putain de vicelard de regard posé sur mes cuisses :

« Toi, il va t’arriver des bricoles »

Mais ta gueule putain !

Ta gueule !

C’est ta gueule ma bricole !

Ta gueule !

Des bricoles… des bricoles… des bricoles…

J’aurais dû te crever les yeux…

J’aurais dû te casser les doigts…

J’aurais dû te ratatiner la tronche…

J’aurais dû te fumer la cervelle…

J’aurais dû t’exploser les entrailles…

J’aurais dû t’arracher les couilles…

J’aurais dû t’écrabouiller la bite…

C’est moi qu’aurait dû te bricoler sévère espèce de connard !

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Dessin de Doriane Rio

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Je ne peux pas… Je ne peux pas dire. ÇA ne sort pas. Ne peut pas sortir. Ne peux pas sortir. Ne peut pas sortir. Je ne peux pas dire vagin… Je ne peux pas dire vagin… Je ne peux pas dire vagin… vagin… vagin… vagin vagin vagin vagin vagin vagin vagin vagin vagin vagin… Non, je ne peux pas… pas dire ÇA… Je ne peux pas. ÇA ne sort pas. Ne peut pas sortir… ÇA ne peux pas sortir... Ne peut pas sortir. Je ne peux pas dire verge… Je ne peux pas dire verge… Je ne peux pas dire verge… verge… verge… verge verge verge verge verge verge verge verge verge vagin verge vagin verge vagin verge vagin verge vagin verge vagin verge vagin verge Non, je ne peux pas… pas dire ÇA… Je ne peux pas… ÇA

ne sort pas. Ne peut pas sortir… ÇA ne peux pas sortir ÇA. ÇA… ÇA ne peut pas sortir… Je ne peux pas dire viol… Je ne peux pas dire viol… Je ne peux pas dire viol… viol… viol… viol, viol, viol, viol, viol, viol… vagin verge viol vagin verge viol vagin verge viol vagin verge viol vagin verge viol vagin verge viol vagin verge viol.

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Support maltraité, troué, déchiré à des fins de représentation d’un état de corps - Dessinez des fleurs avec minutie - Écouter - Y mettre le temps qu’il faut pour ça - Insistez sur le motif avec bienveillance - Puis écouter à nouveau - Filer la métaphore - Déplier - Mesurer le geste – Dessiner à nouveau - Avec rage parfois -Puis ralentir - Apaiser - Et enfin voiler - Ouvrir les yeux.

Texte et dessins de Josée Theillier

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Monotypes de Marion Plumet

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TRou2

Dessins de Lucia Salzgeber

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Para bellum

J'ai laissé le silence commander ma vie. J'ai porté mon corps à bout de bras, mon propre cadavre sur le dos. Je l'ai traîné là où on l'a commandé : victime raisonnanle. On m'a dit : pleure ma chérie, pleure. C'est ça, c'est bien, c'est bien. Ça va aller maintenant, ça va aller. Il est là Papa, il est là, Papa est là...

Je suis une guerrière parce que j'ai décidé de rompre le contrat.

Je suis une guerrière parce que j'ai dit alors qu'on aurait voulu que je me taise.

Je suis une guerrière parce que j'en ai marre d'être polie.

Je suis une guerrière parce que je n'ai pas envie de croupir dans la sécurité, ni de moisir dans le cristal de mes blessures.

Je suis une guerrière parce que je refude d'être la petite chose meurtrie que la société console. Celle qui nous blesse puis lèche nos plaies. Je ne trouve pas de consolation parmi les bourreaux. J'ai trouvé moi-même ma rédemption. J'ai pris les armes plutôt qu'un garde du corps.

Je suis une guerrière parce qu'aujourd'hui j'ai choisi pour guide la voix de la petite fille que j'étais avant. Bien avant le viol. Cette petite fille qu'on abandonne, qu'on laisse pourrir dans notre ventre pour être gentille et raisonnable. Ce joli petit cadavre... qu'il est joli quand il se tait... C'est elle qui voit, la petite fille... elle qui sait quand c'est juste et quand ça ne l'est pas. Elle qui prend sous les coups, elle qu'on trahit quand on se tait.

J'ai mis mon casque et mon armure, pointé l'épée et bataillé pour qu'on m'entende, pour continuer de dire et de redire alors que les oreilles se détournent. J'ai pas vraiment eu l'impression qu'on voulait que je poursuive... Alors c'est sûr c'est pas poli, mais j'ai gueulé. J'ai gueulé comme un animal mutilé, outré par sa souffrance. Alors non, c'est sûr, c'est pas poli, mais j'ai pris la parole. Et puis j'ai dit. J'ai dit les mots qu'on voudrait taire. J'ai dit viol. J'ai dit viol. Et puis j'ai dit je.